qui m’envoie la disparition d’un ami dont il craint d’avoir à pleurer la mort. Que savez-vous de don Estévan de Arechiza ?
– Bien des choses. Mais, s’il vous plaît, quel est le maître dont vous parlez ?
– Don Augustin Pena, propriétaire de l’hacienda del Venado. »
Un éclair de joie jaillit de la physionomie de l’inconnu.
« Je fournirai, répondit-il, à don Augustin tous les renseignements qu’il désirera. À combien de jours de marche d’ici se trouve l’hacienda ?
– À trois journées avec un bon cheval.
– J’en ai un excellent, et, si vous pouvez m’attendre jusqu’à demain soir, je vous accompagnerai afin de causer avec don Augustin en personne.
– C’est convenu, répondit le majordome barbu.
– À merveille, dit avec empressement l’Homme-au-Mouchoir-Rouge ; à demain à cette heure-ci ; de la sorte nous voyagerons de nuit et à la fraîcheur. »
Il s’éloigna, tandis que le majordome s’écriait :
« Il faut convenir, caramba ! qu’on ne saurait être plus complaisant que ce cavalier au mouchoir rouge. »
Cet arrangement ne faisait pas l’affaire des curieux, qui se trouvaient complétement désappointés ; mais il fallait qu’ils en prissent leur parti, car ils virent l’Homme-au-Mouchoir-Rouge repasser à cheval et s’éloigner rapidement dans la direction du Nord.
L’inconnu fut fidèle à sa promesse. Le lendemain, jour désigné pour le départ, il était de retour à l’Angelus du soir.
Les deux serviteurs de don Augustin prirent congé de leur hôte, en l’assurant de l’accueil le plus affectueux, si jamais ses affaires le conduisaient à l’hacienda del Venado. Le plus pauvre, dans ces pays aux mœurs primitives, rougirait de recevoir de son hospitalité d’autre prix qu’un remercîment sincère et la promesse