Page:Gache - Le Dernier Jour du monastère d’Hautecombe.pdf/110

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 99 —

de l’épier tout le jour, de contrarier sa mission, d’ameuter les gens contre lui ; d’instiguer le moine qui se trouvait là ; c’était aux volontaires de Paris à délivrer le pays de ce dangereux fantôme : — Du corset rouge, répond sardoniquement l’un d’eux ; mais c’est la couleur de mon bonnet. Parbleu la manivelle apprendra à la dame espionne où il fallait la mettre. Allons, la vieille, vous saurez la mode, et les clubistes parisiennes vous féliciteront de vos atours. — Puis les voilà hurlant, vociférant : ils envahissent les paisibles seuils qui n’avaient jamais vu de pareils visiteurs. Femmes, enfants, vieillards, l’un l’autre s’attirant, se pressent vite au fond de l’âtre, mettant leur effroi en commun pour la défense de leur faiblesse ; en un clin d’œil, lits et meubles sont renversés ; caveaux, fenils, étables, vingt fois sondés et bouleversés. Après les chaumières c’est le tour du chemin si fatal à l’espionnage républicain ; les baïonnettes traversent l’épaisseur des buissons