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la religion, n’avaient appris qu’en s’indignant ce qui se passait de l’autre côté de leurs montagnes, et ne se figuraient pas facilement qu’on pût venir dans leurs retraites changer si tôt la face des choses. Il y avait pourtant dans cette assemblée de laboureurs quelques rares demi-partisans du mal, égarés par la lecture clandestine des journaux de l’époque. L’abbé de Varas n’avait pu les guérir de leur mauvaise ambition ; il les avait charmés par Fonction de ses entretiens, mais non changés ; ceux-là surtout il voulut les prémunir encore une fois sans nuire à leur fête, — « Mes enfants, dit-il, il est doux pour moi d’ouvrir le temple de la Vierge à ces jeunes fiancés. Je n’aurai plus deux fois ce bonheur. Je m’en vais. Voici l’heure où les tombes des ancêtres de nos princes seront brisées et leurs dépouilles peut-être jetées, d’ici dans le sépulcre des grandes eaux. Les méchants viendront de leurs abominables mains peser le poids des vases de l’autel comme