Page:Gache - Le Dernier Jour du monastère d’Hautecombe.pdf/65

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 54 —

tre homme qui déguisait mal, sous la profusion de ses révérences envers l’abbé de Varas, l’envie d’agrandir ses terres de celles des moines. Elle dépêche l’avide censitaire à celui qui l’attendait, mais par l’intermédiaire d’autrui, cachant son rôle d’entremetteuse ; et, pour ne rien perdre de l’entrevue qui ne manquerait pas de tout éclaircir, elle dépense à la fois tout ce qu’elle a de vitesse, se hâte, à l’insu de l’homme qui descend, de mettre entre elle et lui une ligne épaisse de buissons de sureaux ; puis, sans frôlement dérobe, sans bruit de pas, sans froissement de feuilles, elle arrive à point, s’assied, écoute d’en haut ce qui viendra d’en bas.

M. Mylabe dit d’abord : — Brave homme, vous vous perchez si haut qu’il faudrait des ailes pour arriver à vous ; il ne manque à ce beau coin de terre que d’être tout entier le long du rivage ; du moins on pourrait être de vos fêtes. — Le paysan répondit : — C’est bien vrai, monsieur ; mais aussi ce chemin