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ANNEXES.

« Enfin, il descendra jusqu’au pubis et s’appliquera à la paroi abdominale assez intimement pour tenir lieu de ceinture et présenter ainsi aux viscères abdominaux un point d’appui suffisant, soit à l’état de repos, soit dans les efforts que nécessitent les exercices violents. »

J’ajouterai qu’étant muni du plus petit nombre de baleines possible, il se transformera en un maillot plutôt qu’en une cuirasse.

J’ai fait l’expérience, je l’ai fait faire à d’autres, et je puis affirmer que si les femmes veulent bien sacrifier quelques centimètres de leur taille, il leur sera facile de s’affranchir de toutes les misères qu’elles doivent au corset.

Dans cette longue étude, je n’ai pas dit un mot du mode de soutien des seins ; le corset que je décris s’arrête bien au-dessous de ces organes et ne peut, par conséquent, leur servir de soutien. Cette abstention n’est nullement regrettable, car le fait d’emprisonner les seins dans des goussets imperméables, soit en raison du tissu employé, soit en raison du capitonnage dont on les remplit, a pour résultat de s’opposer à l’évaporation des sécrétions sudorales et, par suite, de diminuer la vitalité des glandes. Il est toujours fâcheux de gêner les échanges nutritifs dans un organe, et à plus forte raison, lorsqu’il s’agit des seins qui ont un rôle très important à remplir. Du reste, il sera très facile de les soutenir, s’il en est besoin, à l’aide d’une simple brassière en toile.

Les règles de construction que je viens d’établir ne me semblent point d’ailleurs incompatibles avec la beauté. À mon sens, les femmes les plus gracieuses, les plus élégantes, sont celles dont le corps est le plus souple, le plus droit, le plus librement développé.

Mon but serait atteint si ces indications pouvaient arriver aux oreilles auxquelles je les destine, c’est-à-dire aux femmes qui ont besoin de travailler pour gagner leur vie, à celles qui, recherchant l’indépendance, veulent prendre part au genre de vie de l’homme et à ses exercices, aux mères de famille enfin, qui ont besoin de leur santé pour avoir des enfants dans de bonnes conditions. Ne nous lassons pas de leur dire que la cuirasse a fait son temps. Ce sera un service à leur rendre que de leur ouvrir les yeux sur les dangers qu’elles courent ; et je vous demande de plaider avec moi pour qu’on enseigne l’hygiène aux femmes avec le soin et la sollicitude que comporte cet enseignement.