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LE CORSET.

trouve la base de la cage thoracique constituée par les fausses côtes et les cartilages costaux. Ces organes essentiellement mobiles sont destinés à assurer les mouvements du poumon, par conséquent l’intégrité de la fonction respiratoire. Les employer à fournir un appui au corset a pour premier résultat de les immobiliser et par suite d’immobiliser le poumon sur la même étendue. Il est inutile d’insister sur les désordres qui résultent de cette mauvaise disposition, ils sont suffisamment connus, puisque de tout temps la région des fausses côtes a été, comme la région de la taille, immobilisée par le corset et que la base du thorax a subi de ce fait des déformations dont le type est devenu classique.

Si on veut réellement apporter au corset une modification heureuse et durable, il est indispensable d’affranchir les fausses côtes de son contact et de libérer de toute pression ces deux régions de l’épigastre et du thorax essentiellement mobiles. En thèse générale : sur les parties de corps qui correspondent à la présence de viscères à forme et à volume variables, il ne faut pas mettre de corset. Ceci doit être considéré comme une règle absolue.

Le rebord osseux qui limite le pli de la taille est, par contre, formé d’os extrêmement résistants. Ces os fournissent une protection complète aux organes placés dans la cavité qu’ils limitent ; leur solidité permet parfaitement qu’on s’appuie sur eux. Aussi, après avoir exclu les deux autres régions comme impropres à fournir un appui à un vêtement qu’on veut et qu’on peut serrer, il était naturel de choisir la région du bassin et de s’appuyer sur elle, puisque la résistance qu’elle peut opposer à une constriction extérieure est plus que suffisante pour que les organes internes n’en soient pas influencés. Cela est d’autant plus vrai que les viscères importants, estomac, foie et rein, sont sensiblement au-dessus de la crête iliaque. Dans la disposition que