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LE CORSET.

fait seul d’appuyer l’appareil également sur les crêtes iliaques a pour conséquence immédiate de redresser les omoplates et de les mettre sur un même plan horizontal.

Les effets physiologiques, qui n’apparaissent qu’au médecin et ne sont révélés que par l’examen des organes internes, se laissent cependant prévoir par l’aspect seul de la physionomie. Avec un corset abdominal qui la soutient et la repose, la femme a les traits moins tirés, les yeux moins cernés, elle est plus vivace, plus énergique. Allégée d’une partie de son poids, puisque c’est le corset qui porte son ventre, elle dispose de cette force maintenant inutilisée et peut l’employer à des exercices dont un plus grand nombre de muscles bénéficient. Bien des femmes, malades sans que la cause de leur état fût bien déterminée, condamnées à un repos presque constant, sont aujourd’hui vigoureuses, bien portantes, peuvent marcher et sans rien exagérer renaissent à la vie.

Le simple changement de corset a-t-il pu donner de tels résultats ?… Oui, parce que jusqu’aujourd’hui tous les corsets, construits sans règles, ni lois, agissaient en sens inverse des indications naturelles et contrariaient toutes les fonctions physiologiques. L’estomac était refoulé vers le bas-ventre, le rein avait quitté sa loge, l’intestin, à la suite du ralentissement de la circulation alimentaire, était distendu, et toute cette masse pesait à son tour sur les organes génitaux dont les fonctions étaient également troublées. La paroi abdominale, insuffisante pour résister à cette pression constante, se laissait distendre et quelquefois déchirer, livrant ainsi passage à l’intestin. Cela avait suffi pour rendre la femme inquiète, nerveuse, pour la mettre dans un état d’infériorité physique et la vouer à des maladies factices inconnues des personnes ne portant pas de corset.

Refoulant d’une part vers le bas-ventre les organes abdo-