Page:Gacon-Dufour - Réponse à M. A..., 1807.djvu/16

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Roi la méfiance des conseils durs et violens et l’horreur pour les actes arbitraires. Il eut le courage d’écrire à Louis XIV une lettre hardie, pleine de vérités, de vigueur ; il s’opposa de toutes ses forces à la persécution des prétendus réformés, et à la révocation de l’édit de Nantes.

Fénélon enfin fut un homme juste[1], qui, persécuté par Bossuet, ne s’en vengea qu’en en rendant justice et en prenant hautement sa défense lorsqu’on cherchait à le rabaisser devant lui, par prévention ou par flatterie.

Il manquait à Bossuet nombre de ces qualités. Pourquoi me forcez-vous de revenir sur son compte ? Bossuet fut courtisan : il reconcilia Louis XIV avec madame de Montespan.

Bossuet fut persécuteur : il persécuta Fénélon pour avoir soutenu dans son livre des Maximes des Saints, que Dieu devait être aimé pour lui-même. Cette opinion ne pouvait donner lieu à aucun trouble.

Bossuet dans ses écrits contre Fénélon a recours à l’injure, et Fénélon se borne à lui répondre : Monseigneur, pourquoi me dites-vous des injures pour des raisons ? auriez-vous pris mes raisons pour des injures ?

Bossuet enfin ne persécuta pas, il est vrai, les prétendus réformés ; mais il encouragea les persécutions, en ne s’y opposant pas avec la vigueur et l’autorité que lui donnaient ses talens et son éloquence, et en établissant pour maxime dans sa Politique tirée de

  1. Je riens de lire comment un de vos chers collègues le traitait.