Page:Gagnebin - Petite Nell, 1902.djvu/104

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Il s’arrêta brusquement, comme suffoqué, toute sa figure se contracta, un tremblement convulsif agita ses lèvres, puis il poussa un profond soupir… Ce fut tout.

— Louis ! Louis ; qu’as-tu ? Dis, mon chéri, dis, mon bien-aimé, es-tu plus mal ? réponds-moi ! Oh ! ne me regarde pas ainsi, j’ai peur, j’ai peur…

Mais il ne répondit pas, il resta à la même place, sans faire un mouvement, les yeux tout grands ouverts, la bouche grave, le front pâle.

— Non, ce n’est pas vrai, ce n’est pas vrai, murmura-t-elle en caressant ses jolis cheveux, je sais qu’il va se réveiller, il peut se guérir encore, il veut changer, il veut travailler ; Louis, mon chéri, n’est-ce pas que c’est vrai ?

Elle l’entoura de ses bras. C’est toi qui ne m’as fait que du bien ; tu ne veux pas me laisser toute seule ? Oh ! mon Dieu, est-ce vrai, suis-je seule, toute seule au monde !…

Non pas toute seule. En cet instant, du seuil de la porte entrouverte un regard compatissant venait de s’arrêter sur elle.

La seconde d’après, une main se posait sur son épaule et une voix murmurait son nom.