Page:Gagnebin - Petite Nell, 1902.djvu/23

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vous en ai dit, c’est pour son bien et pour le vôtre, belle-sœur.

Là-dessus, maître Nestor mit son chapeau, alluma sa pipe et prit le chemin de ses vignes ; mais, à peine avait-il refermé la porte sur lui, qu’elle se rouvrit et Maxime parut, l’air heureux et souriant, selon son habitude, une nouvelle brassée de foin dans les bras.

— Tante, portez ça à cousine Nellie, dit-il, ce sont les dernières, je les ai cueillies avant de me mettre à faucher.

Au lieu de répondre, tante Olympe le regarda tristement.

— Qu’est-ce qu’il y a de nouveau ? demanda le jeune homme ; c’est encore le père, je parie.

— Mais, Maxime, cette fois il a peut-être raison, il croit qu’elle se porterait mieux, et aurait une autre figure si elle travaillait un peu plus ; mais je ne sais pas comment le lui dire, elle a une manière de me regarder, chaque fois que je lui adresse la parole, qui me fait presque peur.

— À quel travail le père voudrait-il la mettre ? demanda Maxime.

— Je ne sais pas, un peu partout, je pense ; il y a tant à faire dans un ménage de campagne.

Maxime haussa les épaules et se mit à rire.

— Avez-vous jamais regardé ses mains, tante ?

— Non, je ne crois pas, ont-elles quelque chose de particulier ?

— Certainement, car je n’en ai jamais vu d’aussi jolies, d’aussi petites et d’aussi blanches ; mettre un