Page:Gagnebin - Petite Nell, 1902.djvu/63

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— Nous n’avons que le temps de nous sauver, dit celui-ci, voici la pluie, dans deux minutes nous serons trempés jusqu’aux os.

En disant ces mots, le paysan jeta ses outils sur son épaule et prit les devants du côté de la maison, pendant que son fils, un peu moins pressé, le suivait à quelques pas. Comme ils approchaient, ils virent Petite Nell et tante Olympe se diriger en courant du côté du jardin.

— Dépêche-toi, Maxime, cria la brave femme, tu nous aideras à dépendre la lessive, voici l’orage.

— Bien, tante, je viens à l’instant.

La minute d’après, il s’aidait à remplir, de beaux draps blancs, d’immenses corbeilles, qu’il portait ensuite dans la maison comme s’il se fût agi d’une brassée de foin.

— Ah ! je suis contente, soupira tante Olympe quand la dernière corbeille fut rentrée, sans toi ma lessive était perdue ; il ne reste plus qu’à enlever les cordeaux ; Nellie t’aidera, elle sait comment on s’y prend.

Maxime obéit, et se mit en devoir de détacher les cordes, dont Petite Nell faisait des écheveaux bien réguliers.

— Entendez-vous ? fit-il en s’arrêtant brusquement.

— Mais oui, qu’est-ce que c’est ? quel drôle de bruit !

— C’est la grêle, répondit Maxime, Dieu nous préserve !

Il n’avait pas achevé de parler qu’une lueur étrange, suivie d’un craquement formidable, déchira l’atmosphère et la colonne de grêle s’abattit sur eux.