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CHAPITRE I.

Les Orphelins.


L’hiver avait passé, le froid, cette terrible souffrance du pauvre et du riche, avait pris fin, le ciel était bleu, le soleil était chaud et la terre, reconnaissante envers son Créateur, revêtait pour lui faire fête une robe nouvelle.

Dans les prés, les pâquerettes et les boutons d’or poussaient joyeusement à l’envi les uns des autres, et, dans les rameaux qui s’éveillaient, les petits oiseaux bâtissaient leurs nids. Partout régnait la joie.

Partout ? Oh ! non, pas partout ; il y avait deux enfants qui ne prenaient aucune part à ce renouvellement de vie et de bonheur.

Et pourtant, ils l’avaient appelé de tous leurs vœux, ce doux printemps, durant ce triste et long hiver ; ils avaient ardemment souhaité son retour, assurés qu’à sa venue la toux opiniâtre de leur mère céderait aussitôt ; mais voilà qu’au lieu de reprendre vie, ses forces l’avaient soudain abandonnée, et, par une belle journée, où le ciel était pur, où le soleil caressait la terre, elle était entrée dans cette sombre vallée, où ses enfants ne pouvaient l’accompagner, où