Page:Gagnebin - Petite Nell, 1902.djvu/73

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Nell, si fâché qu’il ne veut plus me revoir ; il m’a dit, non, il a crié de toutes ses forces, que lui ou moi devions quitter la maison ; et tante Olympe avait si peur qu’elle m’a fait signe de sortir. Oh ! si seulement je savais où aller, si Louis était prêt !…

— Ne vous inquiétez pas, chérie, nous allons arranger la chose, soyez-en sûre, tout ira bien.

Petite Nell secoua la tête.

— Non, non, jamais je n’aurai le courage de retourner à la maison, j’ai eu trop peur.

Il y eut un silence.

— Sœur Hélène !

Elle regardait son amie d’un air anxieux.

— Croyez-vous, pensez-vous que je puisse trouver un engagement, d’ici à… très peu de jours ? Vous comprenez, je ne peux pas rentrer.

— Mais, dit sœur Hélène, en l’entourant de ses bras, je ne veux pas non plus que vous retourniez vers lui, du moins pas avant que sa colère soit passée, et cela ne tardera pas.

— Mais j’aimerais mieux m’en aller, répéta Petite Nell ; dites, voulez-vous m’aider ? Vous comprenez, il vaut mieux que je parte, non seulement à cause de moi, mais aussi pour cousin Max.

— Eh bien, je crois que la première chose à faire est d’envoyer une annonce à quelques journaux, et, quand vous aurez fait cela, vous attendrez tranquillement une réponse, près de moi. — Est-ce que vous n’êtes pas contente de ma proposition ? ajouta-t-elle, comme Petite Nell gardait le silence.

— Oh ! si, seulement… seulement j’ai peur.

— Encore peur, mais c’est déraisonnable.