ment où le docteur va partir, lui aussi, pour cette affreuse Allemagne que je déteste !
— Petite Nell, quelle sottise vous dites ; vous savez que cette récréation est nécessaire pour lui ; d’ailleurs vous n’êtes pas obligée de me quitter sur l’heure, il se passera peut-être un certain temps avant que Louis ait une place.
— Mais il en a déjà une en vue.
Sœur Hélène ne répondit pas tout de suite, elle raffermit d’abord sa voix.
— À présent, dit-elle, je vous laisse ; j’ai encore beaucoup de choses à préparer pour le départ de mon frère.
Elle quitta la chambre et Petite Nell demeura appuyée contre le barreau de la fenêtre, se demandant pourquoi les bonheurs d’ici-bas sont si souvent arrosés de larmes. Elle en était là de ses réflexions, quand le docteur entra.
— Hélène vient de m’apprendre le beau succès de votre frère…
Il s’arrêta court, et sa figure exprima la surprise.
— Vous pleurez, et moi qui croyais…
— C’est la pensée de quitter sœur Hélène, sanglota Petite Nell.
— Mais vous ne la quitterez pas encore.
— On a déjà proposé une place à Louis.
— N’importe, les choses ne s’arrangent pas si vite, soyez-en sûre, je vous retrouverai encore ici ; si je ne le croyais pas, je renoncerais à partir.
— Mais, je n’ose pas vous promettre…
— Au contraire, vous allez me promettre de