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elle ne vit rien de tout cela, Petite Nell, parce qu’au moment où elle poussa la porte, elle fut saisie dans les bras de quelqu’un qui la serra jusqu’à l’étouffer.

— Eh bien, il paraît que vous ne vous attendiez pas à celui-là ? fit la voix d’oncle Nestor.

— N’est-ce pas une jolie surprise ?

— Oh ! tante Olympe !

Ce fut tout ce qu’elle put dire.

— C’est lui qui n’a pas voulu que je t’écrive qu’il était arrivé.

— Et nous te gardons jusqu’à ce soir, Petite Nell, fit Louis, car il faut que je m’en retourne déjà demain.

— Demain, répéta-t-elle, pendant que toute joie disparaissait de son visage, ne peux-tu pas ?…

— Impossible, chérie, le devoir m’attend ; mais je te raconterai tout, peu à peu, laisse-moi d’abord te regarder : tu as très bonne mine. Elle est devenue presque belle, n’est-ce pas, tante Olympe ?

— C’est pour que vous lui rendiez le compliment, ne voyez-vous pas ? fit oncle Nestor.

Petite Nell regarda longuement son frère.

— Tu n’as pas l’air de m’admirer, dit-il enfin.

— Tu as beaucoup maigri, répondit-elle.

— Ah ! ma chérie, c’est l’effet du travail, ça ne m’a jamais rien valu, tu sais.

— Et tu tousses encore, je crois.

— Ça, ce n’est rien, c’est toujours ce même rhume, mais je vais le guérir, j’ai un moyen.

— Lequel ?

— On te le dira en temps et lieux ; pour le mo-