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pements et en armements. Or, vous le savez, ce sont ces déficits qui sont cause de nos défaites. Ah ! c’est bien vous qui l’avez voulue, cette guerre !

— Nous l’avons voulue ! s’écria le père Mathurin.

— Oui, repris-je, vous l’avez voulue, vous, père Mathurin ; vous, monsieur le maire ; vous, monsieur Maujars ; vous, monsieur le curé, qui, lors du plébiscite, avez prêché le OUI sur tous les tons ; vous surtout, monsieur le curé, qui, la veille du 4 septembre, disiez encore en chaire : Il n’y a que les malhonnêtes gens qui aient voté NON. Or, en votant OUI, vous donniez à l’empereur le droit de paix et de guerre : deux mois après il déclarait la guerre et commandait si bien, qu’en trois semaines, toute l’armée était prisonnière.

— Et vous donc, repartit le curé avec colère, vous osez bien soutenir la république. N’est-ce pas elle pourtant qui nous vaut les événements de Paris ?

— Non, ce n’est pas elle, monsieur le curé, répondis-je avec calme ; ce qui nous vaut cette abomination de la désolation qu’on appelle la guerre civile, c’est encore vous et tous les vôtres qui vous êtes mis en quatre pour nommer à la Chambre des députés royalistes. Croyez-vous que Paris se fût révolté, surtout avec cette violence, contre une Chambre républicaine ? Ah ! messieurs les curés, malheureusement vous oubliez trop souvent, vous qui vous