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coûte un roi : liste civile, dotation aux membres de la famille royale, produit des châteaux royaux et domaines de la couronne, entretien et immobilisation de ces châteaux ; on a calculé que la vente seule de ces domaines suffirait à payer l’indemnité de cinq milliards. Puis les gros traitements, les faveurs, les créatures qu’il faut placer et payer ; puis l’entretien d’un Sénat, d’une police considérable, d’une armée permanente, d’une garde impériale, etc., etc. Toutes ces dépenses qu’entraîne une royauté peuvent atteindre d’après des calculs consciencieux, la somme énorme de 7 à 8 cents millions par an. En nous privant d’un roi, ce serait donc une économie qui n’est pas à dédaigner dans l’affreuse situation financière que ces rois nous ont faite.

Aussi, je dis, je répète et je répéterai jusqu’à ma mort que tous les pères, toutes les mères de famille, tous les vrais patriotes, tous les vrais honnêtes gens devraient crier avec moi : Vive la République !

J’osai élever mon verre, mais bien entendu aucun verre ne s’éleva pour trinquer avec l’abominable Caboche.

Tout à coup, cependant, je vis la Françoise qui, sans se gêner, prit le verre de Cafardot, et, d’un geste superbe, le tendit au mien.

— Oui, cria-t-elle, vive la République ! car je t’ai écouté, Caboche, et je dis que