Page:Gagneur - Le Divorce.pdf/159

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plus tolérant, a su concilier le respect dû à d’honorables scrupules religieux avec les droits de l’individu et les intérêts de la société ; et il a laissé à la conscience de l’époux outragé le choix entre les deux issues qu’il lui ouvrait pour fuir la persécution et l’infamie.

Mais si les partisans du divorce sont d’accord aujourd’hui que la séparation de corps doit avoir sa place à côté de lui dans la loi, les partisans de la séparation se montrent plus exclusifs, et ne veulent pas que le législateur laisse à l’époux outragé d’autre refuge que la séparation. Le divorce est-il donc quelque chose d’impie, quelque chose d’impolitique, quelque chose d’immoral ? C’est, en effet, sous ce triple aspect, moral, politique et religieux, que se présente la question du divorce, qui depuis tant de siècles divise les esprits ;