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Page:Gagneur - Pour etre aimee.djvu/22

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Je m’abstins de communiquer cette réflexion à ma pauvre amie, me bornant à lui exprimer ma surprise qu’elle n’eût point encore pensé d’elle-même à suivre les conseils que lui donnait ce cabinet de toilette.

— Que veux-tu ? me répondit-elle, mon mari adore tous ces bibelots ; moi, ils m’embarrassent. J’aimais à le plaisanter sur ses jolies petites manies ; et lui m’appelait en riant : Mademoiselle Nature.

— En effet, répliquai-je, je le connais, ton engouement pour la simplicité de la nature. Aujourd’hui, elle te joue un joli tour, la nature. La nature, ma chère, ne produit que des sauvageons. C’est à nous de la cultiver et de l’embellir, de créer des fleurs doubles et des fruits savoureux. Tu as naturellement, — j’appuyai sur ce mot, — la peau un peu échauffée, tu es menacée de couperose. C’est là une imperfection, une maladie de la peau qu’on peut corriger et guérir. La finesse et la fraîcheur de la peau, c’est la condition essentielle de la beauté, c’est la jeunesse du visage. On ne saurait donc en prendre trop grand soin.

Tout en parlant, je travaillais.

Après avoir baigné d’eau tiède le visage turgescent de mon amie, j’y étendis une légère couche de crème froide de concombre, que je