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Page:Gagneur - Pour etre aimee.djvu/23

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séchai avec une poudre de riz rosée, qui lui causa une délicieuse impression de fraîcheur.

— Maintenant, lui dis-je, que te voilà un peu calmée, regarde-moi.

Et je l’examinai attentivement de la tête aux pieds.

Elle suivait anxieusement mes regards.

— Je t’assure qu’on peut faire quelque chose de toi.

— Tu crois ? dit-elle avec un accent si humble, que je ne pus m’empêcher de l’embrasser.

— Oui, une jolie femme. Mais vraiment, tu as été bien coupable dans ton imprévoyance. Ton mari est artiste, tu me l’as répété cent fois, et tu t’habilles et te coiffes comme une bonne petite bourgeoise de Sainte-Ménehould.

— Comme une femme honnête qui n’aime que son mari.

— Aussi tu vois comme il te paye de retour. En général, ma chère, les hommes sont pris par la toilette, par le genre, l’éclat, par l’artificiel en un mot, bien plus que par les beautés naturelles. Voyons, me permets-tu Une sincérité absolue ?

— Je l’implore.

— Je ne te blesserai pas en te disant tout, tout ?

— Je t’en serai éternellement reconnaissante.