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Page:Gagnon - Le fort et le château Saint-Louis (Québec), 1908.djvu/103

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domination française

« Les fermes du Canada sont séparées les unes des autres de manière que chaque propriétaire a son bien entièrement distinct de celui de son voisin. Chaque église, il est vrai, est entourée d’un petit village ; mais il est formé principalement du presbytère, d’une école pour les garçons et filles, et des demeures des commerçants et artisans, rarement d’habitations de fermiers… Les maisons des paysans sont généralement bâties sur les bords de la rivière, à une distance plus ou moins grande de l’eau, et à trois ou quatre arpents les unes des autres. Quelques cultivateurs ont des vergers, c’est le petit nombre ; mais chacun a son jardin potager…

« Les maisons des fermiers sont généralement bâties en pierre, ou en bois de charpente, et contiennent trois ou quatre chambres… Un poêle en fonte chauffe toute la maison. Les toits sont couverts en bardeaux… Les dépendances sont couvertes en chaume.

« De distance en distance, on voit des croix plantées le long du chemin, qui court parallèlement au rivage. Cet emblème est multiplié en Canada, sans doute afin d’exciter la foi du voyageur… Les calvaires érigés près des églises sont couverts de sculptures représentant tous les instruments qu’ont dû employer les Juifs pour crucifier Notre-Seigneur…

« Le paysage de chaque côté de la rivière est charmant, et l’état avancé de la culture des terres ajoute grandement à la beauté de la scène. On dirait un village continu, commençant à Montréal et finissant à Québec, sur une ligne de plus de cent quatre-vingts milles. Les maisons des fermiers, à peu d’exceptions près, ne sont séparées les unes des autres que par une distance de trois à cinq arpents. La vue est très belle, surtout lorsque la rivière court en droite ligne l’espace de quelques milles ; alors les habitations