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la guerre de sept ans

très meurtrier, à les repousser dans la ville dont nous formâmes le siège ; mais le manque de grosse artillerie et de munitions de guerre ne nous permettait pas de le pousser avec vigueur. On n’avait formé cette entreprise que dans l’espérance de recevoir quelques secours de France ; mais n’en ayant eu aucun, et les vaisseaux anglais étant arrivés devant Québec, il fallut se retirer vers Montréal où, au commencement d’octobre[1] n’ayant plus ni vivres, ni munitions de guerre, ni aucun moyen de défense, le marquis de Vaudreuil fut obligé de céder à la supériorité la plus accablante.

« Le marquis de Vaudreuil de retour du Canada où il n’avait été chargé que d’une administration purement militaire et dont il s’était acquitté avec honneur et de la manière la plus distinguée, ne devait guère s’attendre, après avoir donné les preuves les plus éclatantes de son désintéressement dans les différentes places qu’il avait occupées, à être compris dans une procédure dont l’objet était de discuter l’administration des finances et l’emploi des deniers du Roi ; il y fut cependant appelé, moins à la vérité comme un accusé réduit à se justifier que comme un témoin grave et dont l’autorité devait être d’un grand poids dans les faits sur lesquels il pouvait être instruit ; aussi fut-il justifié complètement par le tribunal que le Roi avait chargé de la discussion de cette affaire[2]. Nous joindrons ici la copie d’une lettre que M. le duc de Choiseul écrivit au marquis de Vaudreuil peu de temps après ce jugement.

  1. Septembre. — E. G.
  2. Bigot et Varin furent bannis de France à perpétuité et leurs biens confisqués. Il y eut d’autres bannissements, mais non perpétuels, et d’autres confiscations. Cadet dut restituer 6 million. — E. G.