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domination anglaise

contre, il n’avait guère d’estime pour les petits trafiquants, les chercheurs d’emploi et les aventuriers qui furent les prémices de l’immigration anglaise en ce pays.

Voici ce que le général Murray écrivait, vers le commencement de l’année 1766, aux lords du commerce et des plantations, en Angleterre :


« My Lords,

« Par la lettre de M. le secrétaire Conway, du 24 octobre 1764, il m’est ordonné de me préparer pour mon retour en Angleterre, afin de donner un récit fidèle et exact de l’état présent de la Province de Québec, de la nature des désordres qui y ont lieu, et de ma conduite et mes procédés dans l’administration du Gouvernement.

« En obéissance à cet ordre, j’ai l’honneur de vous faire le rapport suivant :

«  Et premièrement sur l’état de la province :

« Elle consiste en cent dix paroisses, sans y comprendre les villes de Québec et de Montréal. Ces paroisses contiennent 9,782 maisons, et 54,575 âmes chrétiennes ; elles occupent 955,754 arpents de terre labourable. Les habitants ont semé 180,300 minots de grain l’année 1765… comme il paraît par la récapitulation du recensement ci-annexé, fait par mon ordre en l’année 1765. Les villes de Québec et de Montréal contiennent environ 14,700 habitants. Les Sauvages qui sont appelés catholiques romains sont au nombre de 7,400 âmes dans les limites de la province : de sorte que le tout sans y comprendre les troupes, monte à 76,275 âmes, sur lesquelles il y a dans les paroisses dix-neuf familles protestantes ; le reste de ceux de cette persuasion (si on en excepte un petit nombre d’officiers à demi-paye), sont des marchands, artisans et aubergistes