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le fort et le chateau saint-louis
« Il a vu couler le sang
De cette garde fidèle
Qui vient d’offrir en mourant
Aux Français un vrai modèle,
En combattant pour Louis,
Le petit-fils de Henri.
« Ce dauphin, ce fils chéri,
Qui faisait notre espérance,
De pleurs sera donc nourri ?
Le berceau qu’on donne en France,
Au petit-fils de Henri,
Sont les prisons de Paris !
« Au pied de ce monument
Où le bon Henri respire,
Pourquoi l’airain foudroyant ?
On veut donc qu’Henri conspire
Lui-même contre ses fils
Les prisonniers de Paris ?
« Français, trop ingrats Français,
Rendez Louis et sa compagne :
C’est le bien des Béarnais,
C’est le fils de la montagne :
Le prisonnier de Paris.
Est toujours le fils d’Henri. »
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La mémoire du narrateur l’a sans doute assez mal servi en cette circonstance ; mais il ne faut pas oublier que la musique sait tout poétiser, tout ennoblir. Pour qu’un chant puisse faire naître une émotion profonde, il n’est pas nécessaire que les paroles en soient marquées au sceau du génie ; il suffit que la donnée générale fournie par le