colonie autant de bêtes et de gens qu’il en fallait pour que le pays fut considéré comme tout à fait civilisé.
Tous ces animaux se propagèrent avec une rapidité incroyable.
La Mère Marie de l’Incarnation écrivait, en 1667 : « Sa Majesté a encore envoyé des chevaux, et on nous a donné, pour notre part, deux belles juments et un cheval, tant pour la charrue que pour le charroi. »
Ces chevaux étaient vifs, rustiques, pas trop lourds et pouvant passer facilement de la charrue à la voiture légère, traverser les bancs de neige sans enfoncer très profondément, braver la poudrerie, se tirer d’une rencontre en hiver avec agilité et sans trop d’efforts.
En 1670, Louis XIV fit encore envoyer des chevaux dans la colonie, et il les fit distribuer chez les gentils-hommes du pays qui avaient le plus favorisé le défrichement et la culture des terres. Deux juments et un étalon furent donnés à M. de Chambly ; deux juments à M. de Lachesnaye ; une à M. de Sorel ; une à M. de Contrecœur ; une à M. de Saint-Ours ; une à M. de Varennes ; une à M. LeBer ; une à M. de Latouche, une à M. de Repentigny ; une à l’intendant Talon : — treize bêtes en tout.
Le roi tenait en estime particulière ceux qui cultivaient la terre. Dans les lettres de noblesse que le monarque accorda à un certain nombre de colons qui avaient travaillé avec zèle à l’établissement du pays, « il donna pour motif de cette faveur l’empressement qu’ils avaient fait paraître pour la culture de la terre. »
Colbert s’occupait spécialement de la colonisation du Canada, mais non en éparpillant les forces du pays, comme cela s’était fait auparavant, et surtout comme cela se fit plus tard, sous Louis XV. Il écrivait, le 18 mars 1664, à Monseigneur de Laval :