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domination française

M. de Maisonneuve, furent aussi édifiants et plus édifiants encore que ceux de Québec. Quant à la sollicitude de la cour, elle se continua pendant tout le règne fécond de Louis XIV, qui hérita des prédilections de Louis XIII et d’Anne d’Autriche pour la France américaine, prédilections que partagèrent le cardinal de Richelieu et surtout Colbert, le grand ministre du grand roi.

Avec de tels patrons, il devint de bon ton en France de parler et de s’occuper du Canada, et malgré les rigueurs du climat de la colonie et les dangers de toutes sortes qu’on y courait, la vogue, parmi les hommes d’élite, tourna pendant quelque temps de ce côté.

Le meilleur sang de France coulait dans les veines des Canadiens du dix-septième siècle.

Le collège des Jésuites de Québec, pour ne parler que du plus ancien collège du Canada, devint un foyer de science en même temps qu’un foyer d’héroïsme[1]. La France nous envoyait des missionnaires doués des talents que requérait l’étude des langues sauvages, possédant le tact nécessaire à leur rôle de pacificateurs et d’ambassadeurs, mais surtout animés de la foi, de la vertu et du sublime courage qui font courir au-devant du martyre.

Le Canada offrait un champ d’études tout nouveau à l’ethnographie et aux sciences naturelles, et l’on vit Louis XIV récompenser des savants en les envoyant passer quelques années dans la Nouvelle-France.

  1. Le 2 juillet 1666, les premières thèses publiques sur la philosophie furent soutenues avec succès par Louis Jolliet et Pierre de Francheville, en présence de MM. de Tracy, de Courcelles et Talon.

    Le Journal des Jésuites de 1666, qui rapporte ce fait, ajoute : « M. l’intendant, entre autres, y argumenta très bien. » L’année suivante, Francheville et Amador Martin soutinrent avec honneur leurs thèses sur la physique et sur la philosophie intellectuelle et morale.