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domination française

La liste des familles qui quittèrent le « royaume des lys » pour venir s’établir dans la Nouvelle-France durant la première moitié du dix-septième siècle, forme le livre d’or de la nation canadienne. Ce sont ces familles surtout qui ont été à la peine ; il est juste qu’on reconnaisse et qu’elles soient à l’honneur.

Québec, qui venait de recevoir le nom de « ville, » présentait, en 1665, un aspect des plus pittoresques : ses édifices religieux en assez grand nombre et de belles dimensions ; le château Saint-Louis assis comme par enchantement au dessus du port ; les soixante-et-dix maisons pierrotées des Français, groupées de distance en distance sur le haut du vieux rocher ; tout était de nature à prévenir favorablement l’étranger. Ajoutons à cela les arbres séculaires qui ombrageaient en tout lieu les habitations des Français, et le wigwam solitaire qui, perché ça et là, mêlait ses grâces sauvages à la variété du tableau »[1].

« La population franco-canadienne reçut une vitalité toute nouvelle par l’arrivée de ce fameux régiment de Carignan, dont l’histoire du pays, comme nos vieilles traditions, nous ont tant de fois redit les beaux faits d’armes. »

« Ces quatre-vingts officiers en brillant uniforme jetaient un grand éclat dans le pays. Cependant on leur laissa peu de loisirs… car il fallut bientôt venir à la réalité de leur mission »[2].

L’un des vaisseaux récemment arrivés de France avait amené douze chevaux pour l’usage de la colonie. Le roi en avait fait expédier vingt, mais huit étaient morts pendant la traversée, qui avait duré plus de trois mois[3].

  1. Annales des Ursulines de Québec.
  2. Idem.
  3. « Nous trouvâmes ce navire extrêmement embarrassé par 18 cavales et 2 étalons des harnois du Roi et dont les foins pour les nour-