Page:Gagnon - Le fort et le château Saint-Louis (Québec), 1908.djvu/63

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
63
domination française


lettre adressée par MM. de Frontenac et de Champigny au ministre, le 4 novembre 1693 :

« Pour l’enceinte du fort, elle avait été commencée (par l’ordre de M. de Frontenac) dès l’automne dernier, ayant jugé que c’était l’endroit où l’on devait plutôt employer les fonds ordinaires destinés pour les fortifications, non seulement pour mettre en sûreté le magasin des poudres qui était en dehors de la dite enceinte et fort exposé, mais encore parce que toutes les murailles tombaient en ruines, et qu’il n’y avait aucun endroit dans la ville où la personne du gouverneur et celles des plus considérables eussent pu se retirer si elle avait été attaquée ; de sorte que les avis que nous avons reçus ensuite du dessein des Anglais, bien loin d’avoir fait discontinuer l’ouvrage, l’ont obligé à presser davantage, et il était presque achevé lorsque Sa Majesté nous a mandé que nous n’embrassions pas de pareilles dépenses. Elles n’approchent pas de celles que le Sieur de Villeneuve proposait, puisque ce n’est qu’une simple muraille de pierre de 16 pieds de haut et de l’épaisseur convenable, derrière laquelle on fera avec le temps de simples échafauds sans terre-pleins pour tirer par dessus à barbette. »

« Cette dépense ne va qu’à 13 639 livres, qui n’est qu’une partie de ce qui était destiné tous les ans pour les fortifications et qui ne pouvait pas être mieux employé. »

À force d’instances, Frontenac obtint du roi de France les fonds nécessaires pour commencer la reconstruction du château Saint-Louis. Le vieil édifice fut démoli jusqu’aux fondements en 1694, et l’on commença aussitôt, sur les anciennes bases, la construction d’un vaste bâtiment à deux étages, avec deux avant-corps faisant légèrement saillie du côté du fleuve, et trois avant-corps (aux angles