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domination française

exprime l’espérance d’obtenir un changement de position : « Je n’ai pas manqué de faire de grands remerciements à Monsieur de Pontchartrain des fonds qu’il a encore faits pour le Château de Québec et de la continuation de ma gratification. Quoique éloigné et presque devenu sauvage, je ne le suis pas encore assez pour ne pas voir que dans un temps comme celui-ci, c’est d’avoir fait le Pont neuf. Je lui demande, comme vous me le conseillez, une continuation pour l’achèvement du Château de Québec, et il n’y aurait point de regret s’il pouvait voir de quelle manière l’argent y a été employé ; car assurément les gouverneurs qui viendront après moi devront m’avoir quelque obligation de leur laisser un logement aussi commode que celui qu’ils trouveront. Il ne faut pas laisser néanmoins d’en jouir le plus longtemps qu’il se pourra et jusques à ce qu’il lui plaise me procurer quelque autre établissement plus honorable et plus solide, comme il me fait entrevoir que je puis l’espérer. »

Frontenac avait alors près de soixante et quinze ans. Il devait mourir trois ans plus tard, loin de sa famille et de la France, mais chéri des Canadiens et laissant un grand nom dans l’histoire du pays qu’il avait sauvé et longtemps gouverné, sans en avoir fait cependant sa pairie d’adoption.

On lit dans une chronique de 1698 : « Cette même année, le 28 novembre, M. le comte de Frontenac décéda sur les trois heures après-midi, muni de tous les sacrements et dans des sentiments très chrétiens, ayant eu l’esprit présent et le jugement sain jusqu’à la mort[1] ».

  1. À la date de 1707, le duc de Saint-Simon dit dans ses Mémoires : « Mourut aussi Madame de Frontenac dans un bel appartement que le duc de Lude lui avait donné à l’Arsenal, étant grand-maître de