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le fort et le château saint-louis

aura autant de plaisir d’en entendre parler que j’en ai de l’écrire. »

L’année 1721, dit M. Garneau, vit naître en Canada une institution importante, les postes et messageries pour le transport des lettres et des voyageurs. « L’intendant Bégon accorda à M. Lanouiller le privilège de tenir les postes pendant vingt années entre Québec et Montréal ; il lui imposa en même temps un tarif gradué sur les distances. Le pays n’avait pas encore eu d’institutions postales : il n’a pas cessé d’en jouir depuis »[1].

De concert avec Monseigneur de Saint-Vallier, deuxième évêque de Québec, et avec le concours de l’intendant Bégon, M. de Vaudreuil s’occupa à fixer les bornes des circonscriptions ecclésiastiques de la colonie et à créer définitivement cette forte organisation paroissiale — religieuse et civile — qui a été le rempart par excellence de la nationalité franco-canadienne aux jours d’épreuve qui suivirent la capitulation de Montréal (8 septembre 1760) et la signature du traité de Paris (10 février 1763). Le pays, déjà partagé en trois gouvernements (Québec, Trois-Rivières et Montréal), fut subdivisé en quatre-vingt-deux paroisses, dont trente-quatre sur la rive droite du fleuve Saint-Laurent, et quarante-huit sur la rive gauche. Les dernières paroisses à l’est étaient Kamouraska et la Baie Saint-Paul : les dernières paroisses à l’ouest étaient l’Île du Pads et Châteauguay. Cette première érection civile des paroisses fut définitivement arrêtée par un décret du Conseil d’État enregistré à Québec en 1722.

En 1723, M. de Vaudreuil fit commencer à Montréal,

  1. On peut aujourd’hui envoyer une lettre d’une once de Halifax à Victoria — distance de douze cents lieues — pour la très minime somme de deux sous.