Page:Gagnon - Le fort et le château Saint-Louis (Québec), 1908.djvu/89

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
89
domination française

Les deux premières châtelaines du Fort Saint-Louis (Madame d’Ailleboust et la marquise de Denonville) étaient françaises ; les deux dernières (la marquise Philippe de Vaudreuil et sa belle-fille la marquise Pierre de Vaudreuil) étaient, l’une acadienne et l’autre canadienne.

Les deux premières habitèrent le premier château, au dix-septième siècle ; les deux dernières habitèrent le deuxième château, au dix-huitième siècle.


Louise-Élisabeth de Joybert, marquise de Vaudreuil, dont nous avons mentionné le nom au chapitre précédent, était fille de Pierre de Joybert de Marson, seigneur de Soulanges, et de Marie-Françoise Chartier de Lotbinière. Elle naquit à Gemseek, sur la rivière Saint-Jean, où commandait son père, le 18 août 1673, et fut ondoyée aussitôt par un chirurgien du nom de Lavergne. Elle fut baptisée soubs condition à Québec le 15 juin 1675, et eut pour parrain le comte de Frontenac et pour marraine Marie-Françoise d’Amours (femme de Louis-Théandre Chartier de Lotbinière), son aïeule.

Vers l’âge de treize ans, elle entra au pensionnat des Ursulines de Québec avec une des filles de la marquise de Denonville, Catherine de Brisay, qui n’était qu’une enfant. La marquise s’était prise d’affection pour la jeune Acadienne, dont toute la personne était extrêmement sympathique.

Mademoiselle de Joybert épousa le chevalier Philippe Rigaud de Vaudreuil le 21 novembre 1690. M. de Vaudreuil avait alors quarante-sept ans ; sa jeune femme en avait dix-sept.

Nous avons dit que Madame de Vaudreuil passa de