d’important et d’auguste dans la mission qui lui était confiée, elle s’acquitta de sa lâche avec tant d’intelligence et de tact que, le jeune prince son élève étant mort, on la retint à la cour plusieurs années encore pour y élever les autres enfants du duc de Berry.
Elle acquit auprès des puissants du jour une influence, dont elle se servit, pendant son séjour en France et plus tard, au bénéfice des membres de sa famille et de quelques autres personnes. Son esprit supérieur, ses solides principes, son instruction et les charmes de sa personne la firent apprécier hautement par l’entourage de Louis XIV, — entourage beaucoup plus sérieux que dans les premières années du règne de ce monarque[1].
On peut voir par un mémoire daté de Versailles et adressé au ministre en 1710, qu’au milieu des enchantements et des exigences de la cour, la vaillante marquise ne perdait pas de vue les affaires politiques de la Nouvelle-France[2].
En 1721, la marquise se trouvait à Montréal[3]. Elle posait, en 1723, la première pierre du Château Vaudreuil dont nous avons parlé au chapitre précédent. Une note de l’Album des souvenirs canadiens, du Commandeur Viger, se lit comme suit :
« Inscription trouvée le 15 mai 1806, sur la première pierre de l’angle sud-est de l’ancien Château Vaudreuil, à Montréal, employé comme premier Collège de cette ville,
- ↑ Après bien des alternatives de chutes et de relèvements, Louis XIV s’était définitivement « converti » à l’âge de quarante ans.
- ↑ Collection de manuscrits relatifs à la Nouvelle-France (Québec, 1884), vol. II, page 512.
- ↑ Voir le volume de documents historiques publié par le gouvernement de Québec en 1893, page 184.