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Page:Gagnon - Le fort et le château Saint-Louis (Québec), 1908.djvu/98

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le fort et le château saint-louis

partie, doit être instruit, m’a écrit, dans le temps, qu’il n’avait pas de quoi nourrir l’armée passé le dernier août. Nous étions au 9. Quoique sûrement Le Mercier le lui écrira, car il a dû entendre cette phrase avant d’avoir défilé, vous pouvez lui dire comme de vous-même, avec confidence, si vous le jugez à propos, sinon mot. »

« Le chevalier de Levis, qui entra, ne se serait pas douté de la conversation, vu mon air tranquille, et j’y fus le soir à mon ordinaire ; et ce matin, je porte un bel œillet, qu’on m’envoie dans le moment, à Madame de Vaudreuil ; mais c’est odieux. »

Le 8 mars 1759 :

« L’histoire de mon empoisonnement s’est renouvelée dans le gouvernement de Montréal, il y a quinze jours, et a été à M. et Mme de Vaudreuil. Elle en a bien rabâché, et le peuple disait : On veut donc vendre le pays ! Au reste, je n’aime pas ces bruits. Ne parlez jamais de crime aux hommes. »

Le 25 juin 1759 (à l’arrivée de la flotte de Wolfe) :

« Madame de Vaudreuil doit partir cette semaine pour Montréal ; mais M. le Marquis nous reste. »

Dans toute cette correspondance intime, Montcalm répète souvent : Brûlez cette lettre, — brûlez toutes mes lettres. Cela fait rêver. Comme l’a dit avec autant d’esprit que de justesse M. Joseph-Edmond Roy, « la postérité est une grande décacheteuse de lettres » : toutes celles dont nous venons de donner des extraits, ainsi que beaucoup d’autres adressées par Montcalm à Bourlamaque, sont devenues la propriété de sir Thomas Philipps : M. Francis Parkman possédait une copie manuscrite de toute la collection, et celle-ci a été imprimée et publiée, en 1891, par le gouvernement de Québec. La lettre du 9 décembre 1758, où il est question d’un dialogue assez vif entre Mont-