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calm et Madame de Vaudreuil, suivi de l’envoi d’un œillet par le général à la marquise, a aussi été rééditée par M. l’abbé H.-R. Casgrain dans son ouvrage intitulé : Montcalm et Lévis[1]. Après tant de publicité, personne n’aura de scrupules à la reproduire, malgré la recommandation de celui qui l’écrivait : Brûlez cette lettre. — brûlez toutes mes lettres.

Les Hospitalières de Québec ont conservé une lettre de la marquise de Vaudreuil-Cavagnal. Elle est signée : Fleury Vaudreuil.

Ainsi qu’on l’a vu plus haut, ce fut vers la fin du mois de juin 1759 que la dernière châtelaine du fort Saint-Louis sous le régime français quitta le château pour n’y plus revenir. Nous la retrouvons au mois d’octobre de l’année suivante, sur le pont du navire l’Aventure, avec son noble époux, le marquis de Vaudreuil, M. de Rigaud et plusieurs des principaux acteurs du grand drame dont les péripéties venaient de se dérouler sur les rives du Saint-Laurent. Lorsque le vaisseau qui devait la conduire en France quitta la rade de Québec, le 18 octobre 1760, elle sentit sans doute son cœur se gonfler en disant un suprême adieu au pays qui l’avait vue naître, à la ville qu’elle avait habitée en quasi souveraine, à l’historique château Saint-Louis, toujours debout sur son rocher, drapé dans la majesté de ses souvenirs, le flanc blessé par les obus et — spectacle étrange — le front paré des couleurs victorieuses de l’Angleterre.



  1. — 2 vol. in-8. L.-J. Demers et Frère, éditeurs, Québec. 1891.