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Vers sept heures moins dix, sonna la cloche pour prévenir les personnes accompagnant les voyageurs que le départ allait avoir lieu.

Peu après les échelles ayant été relevées, le bateau commençait à se mouvoir, puis fila vers Austruweel.

Ensuite il continua sa route vers Flessingue.

Tant qu’il fit jour Lucien demeura sur le pont. Ensuite il regagna sa couchette, où peu après, il s’endormait. Il dormit ainsi jusqu’à l’aube.

Quand sa toilette fut achevée, le bateau accostait le quai. Lucien s’achemina avec sa valise vers la douane puis la visite finie, vers le train spécial qui attendait les voyageurs pour Londres.

À son arrivée à la gare de Charing Cross, Lucien alla directement à la consigne déposer sa valise puis sortit de la gare. Le moment est venu, se dit-il, de commencer à apprendre à m’orienter. Me voici dans une ville immense que je ne connais point. D’un autre côté mes ressources ne me permettent pas de me payer un cicerone. Du reste je ne suis pas venu ici en touriste. Raisonnons donc. Voici l’Hôtel Cecil. J’ai souvent lu dans les journaux que les derrières de l’hôtel donnaient sur la Tamise. En le contournant j’arriverai à celle-ci. Faisant comme il se disait, il parvint au fleuve. Il s’agit maintenant de trouver les docks. Avisant un policeman il lui demanda son chemin pour y parvenir. Arrivé à destination il se mit patiemment à les parcourir pour pouvoir trouver des bateaux en partance pour l’Amérique du Sud. Mais ce fut peine perdue, car Londres n’est pas un point de départ pour cette direction, mais bien Liverpool. Dès qu’il eut constaté cela il cessa ses recherches. Je partirai aujourd’hui même pour Liverpool, se dit-il. Avisant un restaurant modeste il y dîna. Ensuite il entra dans un bureau de poste et écrivit à Jules Renkin son insuccès à Londres et son départ pour Liverpool. Puis il alla retirer sa valise à la consigne de Charing-Cross.

Demandant à nouveau son chemin il parvint à Liverpool Station.

Un train partait à trois heures pour cette destination. Lucien prit son billet, acheta quelques victuailles pour manger en cours de route et monta dans un compartiment

Vers neuf heures du soir il arrivait à Liverpool.

Dès sa sortie de la gare il demanda à un policeman s’il ne pouvait lui indiquer un hôtel modeste, tenu par des belges de préférence.

— J’en connais un, dit le policeman, dans Lombard Street, mais c’est un boarding-house pour marins.

— C’est justement ce qu’il me faut répondit Lucien.

— Suivez alors cette rue jusqu’au bout. Quand vous arriverez à sa fin vous verrez un grand bâtiment, contournez-le à droite et la troisième rue que vous croiserez est celle que vous devez prendre.