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— Voyons les armes d’abord dit-il.

Après examen il commanda cinq cents Mauser de guerre, à quatre-vingt-cinq francs pièce. Plus un million de projectiles à quatre-vingt marks le mille.

— Mais, dit Petitjean, par où ferons nous passer celà ? Jamais le gouvernement péruvien ne consentira à laisser passer cette marchandise absolument interdite !

— Il me la faut, mon ami, dit Don Manuel, je consens à payer 50 p. c. de plus pour que vous me la mettiez à Puno où je la ferai prendre.

— Il n’y a qu’un moyen, dit Petitjean. Tout d’abord je ferai faire les Mauser à Liége même au lieu de Steyr.

En recommandant à l’expéditeur de les déclarer comme fusils de chasse et les projectiles de même, je donnerai ordre à mon agent en douane de donner un fort pourboire au vérificateur des douanes à Mollendo.

— Je savais bien que vous trouveriez, mon ami, dit Don Manuel en riant.

Ensuite Don Manuel commanda toute une installation de télégraphie sans fil et une antenne de deux cents mètres de haut.

— Qu’allez-vous faire avec ça ? demanda Petitjean. Quand vous aurez l’installation il vous faudra encore le télégraphiste. Je ne suppose pas que parmi vos indiens il y en aient qui sachent ce métier.

— Laissez faire, mon ami, dit le cacique. Quand l’installation sera là nous aviserons. Faites-là toujours venir. À ce moment Petitjean dut s’absenter pour aller chercher d’autres catalogues.

Le cacique en profita pour dire à Lucien :

— Avez-vous des parents ?

— Aucun, répondit celui-ci.

— Eh bien ! puisqu’il en est ainsi, reprit le cacique, consentiriez-vous à venir dans un pays inconnu ? Mais je vous préviens, c’est pour y demeurer sans esprit de retour.

— J’accepte, dit Lucien.

— En ce cas, dès que la commande que je fais à Petitjean sera arrivée vous viendrez avec moi.

Comme elle sera livrable à Puno c’est de là que nous partirons.

— Voici, dit Petitjean en entrant, ce que je peux vous offrir encore,

Et il montra au cacique des bateaux à moteurs électriques :

— Donnez-moi votre avis là-dessus dit Don Manuel à Lucien. Celui-ci s’approcha et dit :

— Pour pouvoir se servir de ceux-ci il faut : ou une installation électrique pour la recharge des accumulateurs ou que les machines elles mêmes produisent l’énergie électrique.