Page:Gaillard - Le Royaume merveilleux, 1917.djvu/12

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Suivaient en outre des détails circonstanciés.

Je crois, se dit Lucien, qu’il pourrait faire mon affaire. Je vais le convoquer pour demain. Prenant une plume sur son bureau, il écrivit à Daviel de se présenter le lendemain à huit heures à l’hôtel.

Ensuite, il lut la suivante demande. Elle provenait d’un chimiste nommé Haguenau, se présentant comme élève de « Turpin, dont il avait été le collaborateur pendant cinq ans. À la suite de l’emprisonnement de ce dernier, lors du procès de la mélinite, il avait dû fuir pour éviter d’être compromis comme complice. Il me faudrait, » ajoutait-il, « trouver quelqu’un, homme ou puissance, qui voudrait faire les frais nécessaires à la mise sur pied de l’usine, car je suis l’inventeur d’une foule d’explosifs à puissance formidable, ainsi que d’autres inventions d’une valeur inestimable. »

Homme sensé ou fou, faut que je lui parle, dit Lucien, et il le convoqua pour le lendemain à onze heures du matin.

La troisième missive provenait d’un électricien, élève de Branly, et avait trait à la télégraphie sans fil.

Son auteur disait qu’écœuré d’être méconnu et de travailler continuellement pour la gloire des autres, il était prêt à s’expatrier s’il pouvait trouver un emploi indépendant et lui permettant de donner de l’expansion à son initiative.

Convoquons Monsieur Ramier pour neuf heures du matin, dit Lucien, en passant à la quatrième demande.

Monsieur Defrennes, ingénieur des mines, racontait ses rancœurs et son amertume de voir ses camarades plus jeunes et moins capables, occuper les meilleurs postes aux mines d’Anzin et Courrières, bien que lui eût fait cinq ans de stage dans les mines de la Rhodesia et du Transvaal. Lucien le convoqua pour dix heures du matin.

La cinquième demande était d’un autre domaine : « Monsieur, » disait-elle, « bien que je ne rentre pas dans la catégorie des emplois que vous offrez, je viens à tout hasard vous faire part d’une découverte que j’ai faite et dont vous pourriez avoir le monopole si nous nous entendons ».

« Elle a trait à l’aviation.

« Vous n’ignorez pas qu’avant le moteur léger on avait volé. Partant de ce principe que Lillienthal et d’autres avaient expérimenté, je me suis attaché à construire un appareil marchant sans moteur par le mouvement raisonné des ailes. Pour arriver à donner de la vitesse, j’ai imaginé un dispositif qui récupère la plus grande partie de la force perdue par le battement des ailes.