Page:Gaillard - Le Royaume merveilleux, 1917.djvu/17

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S’écartant un peu, il dit à Haguenau :

Tirez vers la pelouse, à terre. Nous verrons bien l’effet.

Le chimiste plaça sa cartouche dans le barillet, puis fit feu dans la direction demandée.

Presque aussitôt et bien que l’explosion eut lieu à 100 mètres, un déplacement d’air formidable faillit renverser les trois hommes et la limousine. Un trou profond d’au moins cinq mètres béait à l’endroit que le projectile avait touché.

Filons maintenant dit Lucien au chauffeur en remontant dans la voiture avec Haguenau.

Qu’en dites-vous ? demanda ce dernier. Splendide, fit Lucien. Et vous garantissez que c’est sans danger pour le manipulateur ? Oui, monsieur, car l’explosion n’aura lieu que par percussion ou par le choc à l’arrivée.

Que demanderiez-vous pour votre invention ? demanda Lucien. 200,000 francs par an pendant dix ans, en plus des appointements de 50,000 francs par an comme directeur de l’usine à créer chez vous. J’accepte et vous prie de me faire tenir au plus tôt un devis pour l’installation qu’il vous faudrait.

Quelques instants après, on atteignait l’hôtel. Lucien garda Haguenau à déjeuner. Le chimiste partit un peu avant deux heures. Il venait à peine de partir qu’on annonçait Monsieur Larmion. Introduit aussitôt, Lucien constata qu’il avait à faire à un tout jeune homme, imberbe, mais aux yeux et au front intelligents. Veuillez vous asseoir, lui dit Lucien, en tirant un étui de sa poche et lui offrant un cigare.

Larmion s’assit, alluma son cigare puis commença : Votre annonce avait trait à une demande pour un État sud-américain. En quelle qualité traitez-vous pour lui ?

Comme Souverain d’Araucanie et beau-fils d’Atahualpa II, inca de l’Empire du Soleil, répondit Lucien.

Ah, c’est vous, Monsieur Lucien Rondia sans doute ? demanda Larmion. Lui-même, fit Lucien en s’inclinant.

Monsieur, dit l’aviateur, je suis un de vos admirateurs. Vos victoires sur l’A. B. C. nous ont rempli d’enthousiasme. Croyez bien que je serais heureux d’entrer à votre service.

Je ne demande pas mieux, dit Lucien, mais je crains que votre avion sans moteur ne puisse nous rendre des services.

Voici pourquoi : L’avion, pour nous, ne peut servir que pour la guerre et doit par conséquent être rapide. Étant donné que le vôtre ne