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marche qu’avec le vent, l’aéroplane, s’il n’y a pas de vent, restera en panne ou à peu près, comme un bateau à voile.

Permettez, monsieur Rondia, interrompit Larmion. Quand j’ai créé l’avion sans moteur ce fut pour l’usage de tout le monde. Ce n’est pas ma faute si l’aviation a été monopolisée par la guerre. C’est dommage même !

Ne pourriez-vous vous orienter vers le moteur électrique ? demanda Lucien. Puisque vous avez un dispositif de récupération d’énergie, ne peut-il pas servir à emmagasiner l’électricité perdue ? Larmion se mit à réfléchir. Tout à coup il leva la tête et dit : Vous venez de me donner l’intuition de l’usage approprié de mon dispositif. Il peut d’autant plus emmagasiner l’électricité perdue, qu’il est lui-même le producteur automatique de celle-ci.

À la bonne heure ! dit Lucien, sur ces bases nous nous entendrons. Que demandez-vous pour monter une usine de ces appareils, et pour mettre votre invention exclusivement à mon service ? 100.000 francs par an dit Larmion.

C’est bien, répondit Lucien. Je vous engage à partir de ce jour et vais vous verser 10.000 francs d’arrhes.

Veuillez vous mettre en route dès demain pour acheter les machines et outils nécessaires à une usine devant produire cent avions par mois.

Vous pouvez engager des ouvriers, mais veuillez les prévenir qu’au moins pendant cinq ans, ils ne pourront quitter l’État d’Araucanie.

Choisissez-les donc parmi les célibataires sans attaches familiales. Sous ce rapport, je suis inflexible.

C’est entendu, dit Larmion. Lucien tirant son carnet de chèques, en libella un de dix mille francs au nom de l’aviateur. Celui-ci le prit puis quitta Lucien peu après. À trois heures précises se présenta Monsieur Pierre Dubois. Lucien le reçut et après lui avoir dit qui il était, lui demanda si le métal dont il lui avait parlé dans sa lettre, pouvait être essayé.

Parfaitement répondit Dubois, j’ai apporté une plaquette avec moi. Développant un paquet qu’il avait sous son bras, il présenta à Lucien un morceau de métal de 5 mm très léger et malléable.

Voulez-vous venir avec moi chez Gastinne-Renette ? demanda-t-il. Vous l’essayeriez là.

Avec plaisir, répondit Lucien en prenant son chapeau.

Comme ce n’est pas loin, nous irons à pied, dit-il à la porte de l’hôtel. Comme vous voudrez, répondit Dubois.

(à suivre)