Page:Gaillard - Le Royaume merveilleux, 1917.djvu/23

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 19 —

d’avoir un faible tirant d’eau. Il comptait ainsi arriver jusqu’à Cuzco même, sans changer de bateau.

Il ne se trompait pas dans ses prévisions. Arrivé à Iquitos il trouva Don Manuel avec le canot-automobile, un radio-télégramme lancé du Para avait annoncé son arrivée.

Comme le palais de l’inca ne comportait pas d’installation moderne, Lucien pria les savants de séjourner provisoirement dans le yacht.

Du reste, ils ne devaient pas rester à demeure dans l’Empire du Soleil. Daviel, le graveur. Ramier, le télégraphiste, le chimiste Haguenau, l’aviateur Larmion et Dubois, l’inventeur du métal impénétrable, allaient en Araucanie avec Lucien.

Defrennes seul restait à Cuzco, car il devait commencer le prospectage de l’Empire au point de vue minier.

Comme il connaissait bien l’espagnol, il lui fut adjoint Don Manuel pour l’accompagner.

Quinze jours après son départ, Lucien arrivait à Légia, la nouvelle capitale qu’il voulait fonder, située à 500 kilomètres de Punta Arenas et sur les confins de l’Empire du Soleil. Le chemin de fer qu’il allait faire construire passerait à 100 kilomètres de là et relierait Punta Arenas à Buenos Ayres.

En attendant sa construction, il fit usage d’un chemin de fer Decauville à voie étroite qui amena, dès le début, les matériaux amenés à Punta-Arenas. Parmi ceux-ci se trouvaient quelques maisons démontable destinées aux savants et à lui-même.

Le mobilier nécessaire accompagnait celles-ci.

Son premier soin fut de s’assurer s’il ne pourrait trouver sur place les matériaux nécessaires pour bâtir une ville.

Voyons, se dit-il, est-ce le bois ou le fer que je vais employer ? Après consultation des savants, ceux-ci lui conseillèrent le bois.

Dubois lui trouva en une semaine de temps, un mélange incombustible à une flamme de 100 degrés. C’est suffisant, dit-il à Lucien, car si un incendie éclatait, avant que le foyer dépassa cette chaleur, il serait déjà éteint.

Toutefois, par précaution contre la foudre, il faudrait munir les bâtisses de paratonnerres.

Lucien fit donc installer sa scierie portative et commença l’abattage et le débitage des bois, il choisit de préférence le quebracho, bois serré et dur comme du fer.