Page:Gaillard - Le Royaume merveilleux, 1917.djvu/26

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Que l’issue que nous avions par l’Amazone, le Waldonado et d’autres fleuves pouvait nous être barrée du jour au lendemain.

Heureusement nous avions Punta-Arenas comme issue directe à l’Océan. Mais une puissante flotte, une flottille de sous-marins, un champ de mines pouvait nous fermer ce port. Il fallait à tout prix me rendre absolument indépendant, conquérir une maîtrise quelconque, obtenir la suprématie de l’air et d’autres éléments.

Grâce à vos recherches, je crois l’avoir obtenue. Je vous en remercie, Messieurs, du plus profond de mon cœur.

Maintenant que la tâche est finie, du moins dans sa sphère scientifique, je vous rends votre liberté.

Au seuil de la guerre qui va commencer, je ne veux pas vous imposer d’autres obligations.

Que celui d’entre vous qui désire rentrer en Europe, veuille bien me l’indiquer et je m’empresserai, tant qu’il en est temps encore, de le reconduire à Buenos-Ayres par le Trans-Andin. Personne ne bougea. Larmion se leva.

Monsieur Lucien, commença-t-il, je crois être l’interprète de ces messieurs, en vous disant que ce n’est pas au moment où nous allons voir le succès couronner nos recherches, ou nos découvertes, que nous penserions à vous quitter.

Nous avons tous, dès le début, été captivés par le rôle que vous nous assigniez. Nous avons fini même par aimer ce peuple au milieu duquel nous vivions, et je puis affirmer que j’aime les unités de mon corps d’aviateurs-pilotes autant que des frères.

Je suis persuadé qu’il en est de même pour le corps de fusiliers que Monsieur Dubois a formé. N’est-ce pas, fit-il en se tournant vers celui-ci. Oui, répondit ce dernier, ils m’aiment comme un père et je les aime comme s’ils étaient mes enfants.

Il en est de même pour tous ces messieurs.

Lucien se leva à nouveau et dit : Puisqu’il en est ainsi, nous allons discuter notre plan de campagne.

Voyons d’abord la situation internationale : en Amérique du Sud nous ne pouvons compter sur personne ; j’ai fait sonder le Pérou et la Bolivie, ces pays refusent de se joindre à nous et je crois même qu’un traité secret a été signé avec le Brésil pour le partage de l’Empire du Soleil. L’Uruguay et le Paraguay sont maintenus par l’Argentine, l’Amérique Centrale ne peut nous aider en rien, étant trop éloignée et maintenue en outre par les États-Unis. Leurs sympathies vont du reste à l’A. B. C. Il en est de même des États-Unis ; l’Europe, de son