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côté, ne peut nous être d’aucune aide et sympathise avec nos ennemis. Seul l’Orient nous est favorable. La Chine, le Japon, l’Inde nous ont promis, les uns une agitation populaire, d’autres leur appui en officiers et cadres. Vous n’ignorez pas que nous avons conservé tous les officiers japonais de la précédente guerre, de même que les divers engagés volontaires. Nous disposons donc de 500,000 hommes de première ligne, de 4,000 bouches à feu et de 10,000 mitrailleuses avec une réserve de munitions pour une campagne d’un an. Nous sommes en outre montés pour fabriquer ici même tout le matériel et les munitions nécessaires. Mais en regard de ce que nous pouvons aligner, voyons ce que peuvent faire nos ennemis.

L’Argentine est disposée à mettre en ligne un million d’hommes, 2,500 bouches à feu et 5,000 mitrailleuses.

Le Brésil ira jusqu’à deux millions d’hommes et 10,000 mitrailleuses. Son artillerie ne comportera que 500 bouches à feu, car il est obligé de batailler dans des forêts et des rivières.

Le Chili mettra à la disposition de l’A. B. C. 500,000 hommes, 2,500 bouches à feu et 5,000 mitrailleuses.

Comme il n’est pas obligé, comme dans la guerre précédente, de défendre le front de Bolivie, il est probable que son rôle consistera à l’invasion de l’Araucanie par la terre de Feu. Je suppose même que sa flotte bombardera Punta-Arenas, et bloquera le détroit de Magellan pour empêcher tout ravitaillement.

Je suis amené à croire qu’il agira ainsi, car le passage des Andes lui coûterait énormément d’hommes.

Les renseignements que j’ai reçus, me portent à croire que je ne me trompe pas, car en ces derniers temps on a aperçu beaucoup d’officiers dans ces parages.

En outre de grandes quantités de mines sous-marines ont été achetées, ainsi que des torpilles. Deux submersibles sont en route également à destination de Copiapo où, je suppose, se trouvera la base de ceux-ci. Le barrage du détroit de Magellan m’importe peu, car j’ai fait tous mes approvisionnements pour longtemps.

Mais pour empêcher à mon tour l’approvisionnement du Chili par mer, j’ai établi deux bases, une dans l’île de Régimal à l’Océan Antarctique et l’autre dans une des îles de Chincha, la plus déserte de ce groupe, pour empêcher le passage dans l’Océan Pacifique.

Ces îles ayant été achetées par moi et placées sous la protection du pavillon belge, ne peuvent être attaquées sans complications diplomatiques. Leur propriétaire fictif est du reste mon ami Bastin, qui est censé faire du commerce licite.