Page:Gaillard - Le Royaume merveilleux, 1917.djvu/33

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Je me doute que l’A. B. C. ne communique plus par sans fil et envoie ses dépêches par câble.

Et vous autres. Messieurs, n’avez-vous rien de neuf non plus ? continua Lucien en se tournant vers les autres convives. Moi, dit Larmion, je faillis perdre, par son imprudence, un de mes meilleurs élèves.

Nous nous trouvions à 3000 mètres de hauteur quand il lui prit la fantaisie de grimper de son siège sur le plan supérieur de l’aile pour ramasser sa casquette qui venait de s’envoler.

Sur le coup le monocoque faillit se retourner, je n’eus que juste le temps de me lancer sur le stabilisateur car mon appareil allait capoter et l’imprudent être lancé par dessus bord de 3000 mètres de haut.

Après une vive remontrance, il promit de ne plus recommencer. Les autres savants n’avaient rien de remarquable à signaler.

Dès qu’ils eurent fini de fumer ils s’en allèrent, Lucien se dirigea vers le téléphone d’où il donna ordre à l’état-major de mobiliser les hommes nécessaires pour porter l’armée au pied qu’il avait annoncé en Conseil. Ensuite il passa à l’appartement de Linda : Ma Linda, lui dit-il, nous approchons du moment où nos ennemis vont se lancer à nouveau contre nous.

Le sang va couler à flots, mais cette guerre sera décisive. Ou nous vaincrons définitivement, ou l’empire du Soleil n’existera plus.

Je vais prendre le commandement de l’armée qui opérera contre l’Argentine et ton père celui contre le Brésil ; une autre armée moins nombreuse opérera contre le Chili ; je l’ai placée sous les ordres de Defrennes qui est un ingénieur de grand mérite.

Je compte partir demain pour Cuzco où j’aurai un dernier entretien avec ton père. Viens-tu avec moi ?

Oui, répondit Linda, je t’accompagnerai aussi dans ta campagne. Cela n’est pas possible, ma chérie, car je dois opérer en dirigeable. Qu’est-ce que cela fait ! dit Linda, partout tu iras je t’accompagnerai. Soit, consentit son mari, mais tu sais ce n’est pas un palais, un dirigeable ; tu auras froid là-haut. Je prendrai mes précautions, dit Linda.

Lucien partit faire un tour dans les usines. Toute l’après-midi se passa ainsi jusqu’à l’heure du dîner où les savants revinrent prendre leur repas.