Page:Gaillard - Le Royaume merveilleux, 1917.djvu/37

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 31 —

« En réponse à votre message hautain, demandant l’évacuation des territoires qui m’appartiennent, non pas par votre don, mais par droit légitime, je me demande si réellement j’ai affaire à des gens sensés ou bien à des spoliateurs sans vergogne.

Se peut-il que vous fouliez aux pieds l’engagement solennel pris il y a cinq ans, que vous commettiez une pareille forfaiture à l’honneur ? Prenez garde, Monsieur, car pareil crime mérite un châtiment exemplaire ! Je suis de taille à vous le donner.

Si endéans les 48 heures vous ne me faites pas des excuses et ne cessez votre mobilisation, que je connais depuis quelque temps déjà, c’est moi qui vous déclarerai la guerre.

Toutefois, avant d’en arriver là, permettez-moi de vous dire, que devant l’humanité et devant l’histoire c’est vous qui en assumerez la responsabilité.

Réfléchissez bien, je vous en conjure, avant de lancer ainsi à la mort des centaines de mille de vos semblables et qui sont nos frères de race. Ce n’est pas la crainte d’être vaincu qui me fait parler ainsi, mais le sentiment de ma force, car je suis plus armé que vous ne le croyez,

« Atahualpa II inca de l’Empire du Soleil ».

Il envoya en outre un autre message ainsi conçu :

« Moi, Lucien I, roi d’Araucanie, préviens son Excellence que je suis entièrement solidaire des actes de mon beau-père et ferai cause commune avec lui ».

Le lendemain, parvenait la réponse des trois présidents. Elle était conçue d’une façon identique.

« Maintenons prétentions précédentes et nous considérerons, à partir de demain minuit, en état de guerre si nous ne recevons pas satisfaction immédiate »

Inutile de répondre, dit Lucien à l’inca, par sans fil, Commencez les opérations. De son côté il réunit les savants et leur fit part de la résolution qu’il avait prise de rentrer en campagne dès le jour suivant. Le lendemain matin, Defrennes et son état major partaient en dirigeable pour surveiller les chiliens.

À peine le dirigeable eut-il franchi la frontière qu’il fut accueilli à coups de canon et de mousqueterie.

En réponse à ce salut il lança quelques bombes sur les hangars des avions. Il put constater que les projectiles chargés d’haguenite, produisaient de grands ravages.

Il constata en outre, en poussant sa reconnaissance plus loin, qu’il régnait dans les ports un mouvement fébrile. C’était un va et vient de troupes et du matériel qu’on embarquait. Il lança donc l’ordre à la station de sous-marins des îles de Chincha et à celle de l’Antarctique de se rapprocher au plus tôt de la côte Chilienne.

Néanmoins, par précaution, il maintint ses hommes en surveillance dans les Andes, craignant une attaque par là aussi.

Lucien de son côté avait donné ordre à ses troupes d’avancer vers le Grand Chaco. Pour activer l’envoi à la frontière et prévenir la