Page:Gaillard - Le Royaume merveilleux, 1917.djvu/45

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tait la reconnaissance des territoires, la reddition et l’occupation de la ville, mais en échange de la flotte, on offrait une quantité équivalente en espèces.

Lucien fut intraitable, mais pour calmer les craintes de l’Argentine dans le cas où, sans flotte, elle serait attaquée plus tard par le Brésil, il lui offrit une alliance défensive contre ce dernier pays. Si je tiens tant à la flotte et au matériel de guerre, ce n’est pas parce que j’en ai besoin mais parce que ainsi je vous enlève pour longtemps toute velléité de recommencer contre moi.

Le parlementaire partit à nouveau et revint deux heures après, annoncer que le gouvernement acceptait les conditions et l’alliance proposée.

Les préparatifs furent donc faits pour l’entrée solennelle des troupes araucanes pour le lendemain.

Lucien tint à frapper le peuple argentin en lui faisant montre de sa puissance. Il fit venir les prisonniers qu’il avait faits à Campo Santo car il allait les rendre à l’Argentine, puis à la tête de ses 440.000 hommes, ses milliers de canons et de mitrailleuses, il fit son entrée dans la ville.

Pendant ce temps le ciel était sillonné de ses milliers d’avions et dirigeables, ses troupes campèrent dans le parc de Belgrano, assez vaste pour les contenir.

Le même jour il reçut la visite du président du Conseil des Ministres, pour préparer le protocole de paix.

Après quelques difficultés de détail, il fut convenu que la flotte, les dirigeables, avions et pilotes resteraient à Buenos Ayres jusqu’à la signature de la paix avec le Brésil et le Chili, que selon les circonstances, ils partiraient pour Punta Arenas ou une autre destination que Lucien indiquerait, une garnison de 40.000 hommes resterait là jusqu’à la fin des hostilités, que les armes de l’armée argentine lui seraient confiées et les hommes licenciés.

Quand tout fut discuté et accepté, le président du conseil retourna au palais de la présidence, où il devait soumettre les conditions à ses collègues et au président de la République. Ensuite il soumettrait le tout à l’assentiment des chambres législatives.

Toutes ces formalités durèrent quelques jours : Quand elles furent achevées, il fut convenu que pour fêter la signature de la paix un grand banquet serait donné au palais.

Au jour fixé, Lucien s’y rendit, ayant eu au préalable un entretien avec le président de la République ; il y fit allusion à son projet d’union entre tous les pays de l’Amérique latine y compris le Mexique.

Vous avez tort, dit-il au président, de vous chamailler entre vous et d’éparpiller vos forces. Ne voyez-vous donc pas le péril qui vous menace ? Le colosse du Nord a déjà une emprise sur Panama, il peut à sa guise remonter vers la Colombie et le Vénézuela. C’est justement pour cela que nous avions fondé L’A. B. C. répondit le président. C’est vous qui nous désunissez :