Page:Gaillard - Le Royaume merveilleux, 1917.djvu/52

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Le produit dont étaient remplis ses projectiles, l’haguenite, lui permettait de soutenir une longue guerre. Plus elle serait longue, mieux cela vaudrait, car tout homme touché, était un homme mort.

Son service d’ambulance par avions, lui était également très précieux ; cela lui permettait de ramener les blessés dans des conditions de confort et de rapidité, inconnues jusqu’à ce jour.

Une fois ramenés à Cuzco ou à Légia, selon les cas, ils étaient soignés par des médecins indiens, lesquels n’étaient pas chirurgiens, il est vrai, mais savaient guérir les blessures par les remèdes simples, genre d’homéopathie, qui donnait des résultats excellents car la nature produit toutes les plantes médicinales, à la guérison des maladies humaines, le tout c’est de les connaître et de savoir s’en servir. Comme depuis des siècles, les indiens n’avaient jamais connu d’autres produits pour guérir les maux, les blessures, les morsures des fauves, des serpents, des caïmans et d’autres animaux de la jungle, ils étaient parvenus par l’étude, la sélection et la pratique, à guérir tout sans intervention chirurgicale, tout au plus connaissaient-ils l’antisepsie et encore, à leur façon.

Dès son arrivée à Cuzco, Lucien reçut le colonel Nogi, et ensemble ils se dirigèrent vers le front qui faisait face au centre brésilien, le seul qui avait commencé les opérations. Comme l’inca voulait temporiser et permettre à Lucien d’en finir avec l’Argentine et le Chili, les hostilités s’étaient bornées à de simples escarmouches. Les Brésiliens attendaient probablement l’arrivée des armées du Nord et du Sud, ce qui porterait leurs effectifs de première ligne à 1 000 000 d’hommes, 500 canons, 10 000 mitrailleuses, 4 dirigeables et 600 avions.

Un million d’hommes étaient tenus en réserve.


Campagne du Brésil


Bataille de Tavajos


Dès le début des opérations, le généralissime Brito de Guimaraes, avait ordonné à ses troupes de ne pas se presser car il attendait d’abord les armées du Nord et du Sud et ensuite le résultat des campagnes du Chili et du Brésil. Il se borna donc à pousser jusqu’au Tavajos, rivière ayant cinq mètres de profondeur en moyenne et une largeur de 100 à 300 mètres, selon les endroits.

Il fit construire les ponts nécessaires pour le passage des troupes, les fit placer mais n’alla pas plus loin, se bornant à faire garder les deux extrémités.