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LE ROYAUME MERVEILLEUX




CHAPITRE I.



Depuis la guerre qui avait mis aux prises l’empire du Soleil et l’A. B. C., c’est-à-dire le triumvirat composé de l’Argentine, du Brésil et du Chili, cinq ans s’étaient écoulés.

Lucien Rondia, devenu Roi d’Araucanie et beau-fils d’Atahualpa ii par son mariage avec la fille de l’inca de l’empire du Soleil, avait mis à profit ce laps de temps pour moderniser son royaume. Du moins une partie qui se composait de Punta Arenas et son hinterland, car le reste du territoire était resté inaccessible aux étrangers. Suivant en cela l’exemple de son beau-père, il avait édicté des lois sévères, punissant même de mort celui qui aurait dépassé les limites autorisées.

C’est ainsi qu’à 500 kilomètres du port de Punta Arenas s’était créé une ville à l’aspect bizarre, aux cheminées gigantesques, crachant la fumée jour et nuit.

On se serait cru transporté dans une de ces usines telles que l’usine Krupp, à Essen, le Creusot, en France, et d’autres fabriques monstrueuses. Mais en pénétrant à l’intérieur, on se serait aperçu que ces ateliers n’avaient de ressemblance avec ceux d’Europe que du côté extérieur, car nul ouvrier y séjournait. Tout l’immense outillage qui remplissait les halls fonctionnait, mais mécaniquement.

Comment cela pouvait-il se faire ? Tout simplement grâce aux savantes recherches de Lucien Rondia, ouvrier hors ligne et des savants qui lui étaient attachés.

Pour faire comprendre au lecteur le mobile qui l’avait fait agir, nous devons nous reporter au lendemain de la victoire foudroyante obtenue par l’empire du Soleil sur l’A. B. C.