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qui tuent ceux qui ne savent pas s’en débarrasser ; dans son ardent patriotisme, elle s’attaquait à la bourse et à la santé du Prussien.

On la voyait dans des voitures extravagantes, avec de superbes chevaux qu’elle conduisait elle-même, exhiber, sur les belles voies de Berlin, et des toilettes excentriques, et des primeurs féminines que les friands venaient cueillir le soir chez elle.

Au demeurant, c’était une femme d’un talent raffiné.

Elle faisait des élèves.

Et toutes ces élèves lui faisaient honneur.

Quelle belle école de corruption que cette maison de Marie Pigeonnier.

Cependant le succès l’encourageant, elle ne recula pas devant les plus répugnantes violations des lois.

Quelques hautes relations semblaient lui assurer l’impunité ; mais un crime horrible ayant été dénoncé, la police ne put, pour plaire à quelques gros bonnets, fermer toujours les yeux.