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Ce qu’elle ne pardonnait pas dans son orgueil, c’était l’indifférence du public à son égard et l’admiration dont il se montrait prodigue, et avec raison, envers telle ou telle ancienne camarade.

C’est qu’il n’est pas possible de s’imposer au public, on le trompe quelquefois, mais il ne tarde pas à s’en apercevoir, et quand il s’en aperçoit, c’est avec férocité qu’il manifeste sa mauvaise humeur.

Marie Pigeonnier néanmoins ne voulait point quitter la partie sans avoir essayé au moins de prendre sa revanche.

Elle se croyait méconnue comme actrice, sous ce rapport elle était de bonne foi.

Il suffirait de frapper un fort coup pour se révéler grande comédienne ; mais les directeurs la laissaient se morfondre dans leurs antichambres.

Elle se souvint d’une ancienne relation qui pourrait la tirer d’embarras.

C’était un auteur dramatique intermittent auquel elle demanda une pièce avec un beau rôle.