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Donc, lisez et soyez édifiés, chers lecteurs.

LA MARCHANDE DE GANTS
PAR MARIE PIGEONNIER

CHAPITRE III

L’arrière-boutique.

Clara était laborieuse.

De bonne heure à l’affût, elle n’éteignait son gaz qu’à près de minuit ; moment où elle allait consacrer à son amant de cœur tous les élans de son âme chaste.

Ses premiers pas avaient été agités, mais dorés.

En effet, elle avait accaparé un fils de famille riche, dont la fortune se fondait dans sa cuvette avec une vertigineuse étourderie.

La passion dominait ce garçon à le rendre fou ; il était en route pour l’idiotisme.

Ses parents, entrevoyant le gouffre qui s’ouvrait sous ses pieds, avec cet intérêt qui vient du sang, songèrent à enrayer cette dépravation dévorante.